Il y a heureusement dans mes bagages la douceur de Philae,
et également les larmes d'Isis que je sens couler en moi .
Philae est issu du mot égyptien Pireq(pi-rek) et du copte pilak qui signifient" l'île du coin" ou "de la fin" selon les traductions.
A l'Est de Biggeh, au sud est d'Aguilka ce Temple joyau d'Isis est posé depuis 1974 sur une île en forme d'hirondelle à l'extrémité sud de la cataracte, aux frontières de la Nubie. Elle émerge du lac comme la dernière butte sortant du Noun, chaos liquide, comme celui dans lequel la nouvelle Egypte tente de flotter, mais le chaos est l'origine du monde, alors j'espère que l'Egypte actuelle est en train de vivre ses nouvelles origines. Cette pensée d'ailleurs me rassure un peu.
Je suis actuellement incapable de vous parler de l'Egypte que je viens de Vivre tout au long de ce mois. Il y eu des heures d'Amertume, de Gloire et je suis partie dans la tristesse et les larmes. Pour la première fois j'ai dit Adieu à cette terre "bien aimée", j'ai vécu chaque moment comme le dernier, comme l'instant ultime d'une fin de cycle, le nouveau est à la porte de son chaos. Tout au long de mes chemins j'avais à l'Oreille la "Prophétie de Thot" qui me déclinait "Et voici que l'Egypte est devenue veuve et d'Hommes et de Dieux..............." Un vent chaud du désert a soufflé pendant deux jours, la lumière était grise, j'avais la sensation d'avaler, de respirer le sable du désert.
Et dans cette atmosphère, à la lumière étrange, surnaturelle, j'avais le sentiment des jours maudits où Seth rodait dans le désert, figeant la révolution, verrouillant l'Egypte des progressistes. Puis la lumière est revenu, les eaux troubles du Lac scintillaient à nouveau et le ciel se reflétait sur l'eau et la terre.
Instants magiques d'espérance, j'espère être toujours de ce monde pour revenir et chanter à nouveau la terre de Kemet.
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